A la demande de la DRIRE de Basse-Normandie, subdivision de Caen 1, le Service Géologique Régional de Basse-Normandie du BRGM a été chargé de répondre aux questions posées par la DRIRE du Calvados pour engager la suite des opérations de diagnostic de la pollution au droit du site Philips à Caen. Un premier diagnostic de la pollution avait été examiné par le BRGM en mars 2002 (rapport RP-51655-FR) qui avait souligné que les démarches entreprises restaient du point de vue méthodologique (méthode nationale normalisée dite de l'ESR) par moments inachevées et que des compléments s'avéraient indispensables pour progresser dans la caractérisation de la contamination. Ce second document bénéficie de nouvelles données, mais le contexte reste avec le même degré d'incertitude et de manque de fiabilité des mesures. Tout le travail d'analyse et d'interprétation reste actuellement hasardeux et ne doit être considéré que comme une première piste de travail. La réalisation stricte et complète d'un Diagnostic Initial (étape de l'ESR) pour le site Philips permettra de poursuivre sur des bases plus solides les investigations en cours (lever des principaux manques et incertitudes, définition de protocoles rigoureux de suivi). Sinon, l'examen des données ne permet pas de préciser si la pollution des eaux souterraines a deux composantes indépendantes ou non (1 source unique ou 2 sources différentes). Les deux flux caractérisés sont : - une atteinte en continu et très significative en trichloroéthylène, constaté uniquement sur le forage F1 de Philips. Elle traduit vraisemblablement une source de pollution ayant existé sous l'ancienne cuve de stockage des solvants chlorés du site industriel ; - la seconde, à caractère plus fugace, correspond à un mélange de plusieurs solvants chlorés (trichloroéthylène, tétrachloroéthylène, et tétrachlorure de carbone). Elle a été constatée sur les deux forages F1, F2 du site Philips. On note désormais que quelques ouvrages AEP de la ville d'Hérouville-Saint-Clair (forage F5 et réservoir, traces sur le forage F6) semblent touchés par ce même mélange de solvants chlorés, mais il n'est pas possible de certifier qu'il s'agit là d'une source polluante identique, bien que cela apparaisse vraisemblable (investigations à mener sur l'ensemble de la zone d'alimentation des captages AEP). L'atteinte par les solvants chlorés sur le forage F5 est voisine de la limite de potabilité (possible arrêt d'utilisation sur le court terme). Le diagnostic des atteintes par solvants chlorés sur le site Phillips pourra ensuite se poursuivre par étapes successives, consistant notamment en : - investigations du sol au droit de l'ancienne cuve, - campagne de mesure des eaux souterraines autour du site, - implantation de nouveaux qualitomètres, - recherches élargies dans l'aquifère inférieur en cas de résultats infructueux. Des bilans intermédiaires à l'avancement permettront d'adapter le programme prévisionnel de suivi, en fonction des résultats obtenus.