Dans le cadre de son activité de Service Public Eau (sur crédit du ministère de l'Industrie) et en cofinancement avec le Département de la Réunion, la Direction de l'Agriculture et de la Forêt (DAF) assurant la conduite d'opération, le BRGM Réunion a procédé à l'étude de la vulnérabilité des captages d'eau destinés à l'alimentation humaine de la commune de Saint Paul. Cette démarche, qui doit précéder l'instauration de leurs périmètres de protection, a deux finalités : - informer les responsables locaux sur les éventuelles sources de pollution concernant les captages ; - expliciter les mesures de protection à prendre pour garantir la pérennité de la qualité des eaux, et remédier aux problèmes qui peuvent exister actuellement. La commune de Saint Paul est alimentée en eau potable par treize captages : les forages F5, F5 bis, F5 ter Trois Chemins, F 1 de l'Hermitage, et F2 la Saline, les puits Bouillon, Grande Fontaine et Bassin à Malheur, les prises sur les canaux Jacques et Lemarchand, les captages en ravine des Orangers et ravine Grand Mère et la source Barrois (gérés par la C.G.E. pour le compte de la commune de Saint Paul). Les bassins d'alimentation des treize captages ont été cartographiés à 1 / 25.000 et à 1 / 15.000. Les activités susceptibles d'induire une pollution des eaux ont été répertoriées : installations classées pour la protection de l'environnement (de type industriel et élevage), cimetières, routes, dépôts d'ordures, cultures et dispositifs d'assainissement. Les huit forages et puits, en 1993, ont fourni 65 % environ des volumes d'eau produits pour l'alimentation en eau potable des populations de Saint -Paul. Ils présentent un environnement moyennement favorable pour les forages vis-à-vis de leur exploitation et peu favorable en ce qui concerne les puits. De même, les forages sont plutôt peu vulnérables (bien que le manque d'information sur les caractéristiques techniques pour certain concoure à être réservé), contrairement aux puits. Les prélèvements sur les autres captages (prises en ravine et source) correspondent à 35 % environ de la ressource mobilisée pour l'A.E.P. Leur environnement est moyennement favorable pour les captages des Orangers et ravine Grand Mère, pour la source Barrois (pour la galerie drainante) et pour la prise sur le canal Lemarchand tandis qu'il est peu favorable pour les autres ouvrages. Par contre, ces captages présentent une vulnérabilité importante aux éventuelles sources de pollution. Afin de garantir la qualité des eaux captées, des mesures sont à prendre visant à améliorer l'état actuel des ouvrages et de leurs abords, en particulier au niveau du site touristique de la ravine Saint-Gilles. Par ailleurs, au niveau de la source Barrois, seules les eaux provenant de la galerie drainante pourraient être conservées pour l'A.E.P., les autres devant être consacrées à un usage agricole. L'exploitation de ces captages dans des conditions satisfaisantes de sécurité nécessite de mener une politique de sensibilisation auprès des habitants, des industriels et des agriculteurs de ces zones sensibles, mais aussi de prendre des mesures contraignantes, notamment en ce qui concerne l'épandage, l'utilisation ou le stockage de produits polluants quelle qu'en soit la nature, ce qui nécessite une base légale constituée par la Déclaration d'Utilité Publique (DUP) relative aux périmètres de protection.