Le présent rapport a été réalisé par le BRGM à la demande de la DIREN Languedoc-Roussillon sur financement du Ministère de l'Environnement dans le cadre de son Programme de protection des eaux souterraines (PPES) et du Ministère de l'Industrie. Il a pour objectif d'une part de faire le point des connaissances acquises sur le problème des eaux souterraines qui sont en relation avec le Bassin de Thau et d'autre part, sur cette base, de proposer les études complémentaires jugées nécessaires pour améliorer ces connaissances dans un but final de gestion concertée de l'ensemble des ressources en eau. Parallèlement, le Bureau d'études ASCA a réalisé une étude concernant les aspects socio-économiques de la même zone. Le Bassin de Thau, qui a fait l'objet de multiples études et travaux visant à améliorer la qualité des eaux de l'étang, a une vocation prioritaire affirmée : la pisciculture et la conchyliculture. Dans le cadre du Contrat de Baie, des actions concrètes ont porté sur l'identification des secteurs d'activités susceptibles de générer des pollutions et sur l'amélioration des conditions de traitement des eaux usées dans le bassin versant. Les eaux souterraines, moins bien connues, sont pourtant bien représentées avec la nappe alluviale de l'Hérault, les aquifères plio-quaternaires dont la nappe de l'Astien, l'aquifère Miocène du bassin de Montbazin-Gigean, les aquifères plus modestes de l'Éocène et du Crétacé du bassin de Villeveyrac, et enfin l'aquifère karstique du Pli de Montpellier-Ouest qui affleure au Causse d'Aumelas et à la Montagne de la Gardiole, et qui se prolonge en nappe captive sous les unités précédentes. En partie Nord-Est de l'Étang, des conflits d'usages sont apparus entre l'utilisation des eaux thermales et minérales d'origine profonde pour les établissements de Balaruc-les-Bains, troisième station thermale de France, les exploitations d'eaux saumâtres tièdes pour l'aquaculture, et des eaux douces et froides pour l'alimentation en eau potable. Des interventions humaines sur la source sous-marine de la Vise ont été à l'origine de désordres constatés sur les forages hydrothermaux et sur le captage de Cauvy (AEP). Les eaux souterraines sont ici en équilibre fragile entre elles, et avec également les eaux salées et froides de l'étang. La surexploitation de chaque réservoir, liée à des besoins en eau thermale et en eau domestique croissants, conduit à la détérioration de la qualité physico-chimique des eaux, aggravée par de fréquentes pollutions bactériologiques. Dans ce cadre, l'étude réalisée a consisté en une synthèse des connaissances actuelles sur les plans géologique et hydrogéologique, fondée d'une part sur les très nombreux documents disponibles, d'autre part sur des visites de terrain. A l'issue de cette synthèse, la nécessité d'une appréhension globale de la connaissance des différents systèmes aquifères concernés et de leur fonctionnement hydraulique a été mise en évidence. Cette connaissance synthétique apparaît maintenant d'autant plus nécessaire qu'aux problèmes bien identifiés de la partie Nord-Est de l'étang, on peut ajouter les difficultés d'exploitation de la bordure orientale de la Gardiole depuis Balaruc jusqu'à son extrémité Nord-Est où le karst est fortement sollicité, le constat d'une salinisation de la nappe à Frontignan et à Vic-la-Gardiole, ayant conduit à l'abandon du forage AEP de Karland, etc. Des propositions d'actions sont donc proposées, qui comprennent en particulier des traçages, un suivi de l'évolution piézométrique, une quantification des prélèvements.