Il s'agit d'une étude Service Public EAU du BRGM financée par le Département de la Seine Maritime, l'Agence de l'Eau Seine Normandie, le Ministère de l'Industrie et la ville de Montivilliers. Elle concerne les teneurs en nitrates de la nappe d'eau souterraine et associe l'AREAS, le BRGM et un expert agricole. Il s'agit d'une étude pilote qui vise à définir de nouvelles pratiques culturales pour protéger et restaurer la qualité de la nappe d'eau souterraine dans le bassin versant de la Source de la Clinarderie, seule unité hydrogéologique proche capable de fournir une ressource en eau à la ville de Montivilliers. Une enquête hydraulique a défini les zones d'érosion, les volumes ruisselés, les quantités de terre entraînées et a prescri les mesures de protection à mettre en place. Une enquête agricole a mis en évidence les pratiques culturales dans la région et identifié une parcelle représentative où les pratiques culturales sont connues depuis 1975 sachant qu'elle était en prairie depuis 1952. Un sondage profond de 70 m a permis d'établir un profil nitrate de l'eau du milieu non saturé ; son interprétation "culturale" a montré des vitesses de percolation verticale du flux différentes, et un stockage important en nitrates (50-60 mg/l). On a ajusté un modèle BICHE sur les chroniques de nitrates relevées à 2 captages d'AEP situés dans un bassin proche, équivalent du point de vue hydrogéologique et cultural. Diverses simulations concernant la fertilisation contrôlée d'après l'enquête agricole ont été réalisées pour déterminer la réaction de la nappe. La réduction à 120-140 kg d'azote, de la fertilisation du blé, à 90 kg celle de la betterave, à 10 kg/ha les pertes lessivables et la transformation en prairie extensive de 5O hectares de terres retournées, permettent dans un délai court (moins de 5 ans) de supprimer la croissance des concentrations et même d'assurer leur décroissance. Celle-ci sera longue de fait du tarissement lent du stockage dans le milieu matriciel de la craie. Par contre, on sera certain que la ressource en eau pourra être utilisée. Avant de l'utiliser, on passera par un stade de reconnaissance pour concevoir les captages et on entamera dès que possible la mise en place des bonnes pratiques culturales et les mesures de protection contre l'érosion des sols et le ruissellement.