Bassin d'alimentation et contexte hydrogéologique du captage du Val-Auger : Banyuls-sur-Mer (66). Rapport final
Bassin d'alimentation et contexte hydrogéologique du captage du Val-Auger : Banyuls-sur-Mer (66). Rapport final
Le forage du Val Auger situé sur la commune de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées Orientales) et exploité par le Syndicat Mixte d'Exploitation et de Production du Tech Aval (SMPEPTA) est affecté par des teneurs pouvant dépasser les normes pour certains pesticides utilisés notamment comme désherbants. Le SMPEPTA a donc chargé le BRGM de définir le bassin d'alimentation du forage du Val Auger et de décrire les caractéristiques hydrogéologiques de l'aquifère exploité. La mission confiée au BRGM est financée par le SMPEPTA, également maître d'ouvrage, le Conseil Général des Pyrénées Orientales, l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée et Corse et le BRGM, dans le cadre de ses missions de service public. Le présent rapport vise : 1) à préciser les conditions géologiques et hydrogéologiques de l'aquifère exploité et les limites de son bassin d'alimentation, 2) à évaluer le comportement de la nappe en cours d'exploitation, l'extension du cône de rabattement lié au pompage et le sens des écoulements dans la nappe 3) à décrire les caractéristiques chimiques des eaux pour étudier l'origine de la pollution par les pesticides et l'aléa d'intrusion saline dans l'aquifère. Les alluvions de la Baillaury sont des dépôts issus de l'érosion des formations schisteuses encaissantes. La nappe alluviale contenue dans ce volume d'alluvions est directement en relation avec la Baillaury, qui draine l'ensemble des écoulements de ruissellement sur le bassin versant et alimente ainsi les alluvions en période de pluies. Le bassin d'alimentation de la nappe est donc constitué par l'ensemble du bassin versant de la Baillaury. L'exploitation du forage du Val Auger, qui intervient pendant une période allant de 2 à 3 mois, provoque un rabattement de l'ordre de 1 à 2 mètres. Une transmissivité comprise entre 2 et 5*10-2 m2/s et un emmagasinement de l'ordre de 10% ont été estimés pour cet aquifère. Au cours de l'exploitation, le niveau de la nappe passe sous le niveau de la mer sur une grande partie de l'aquifère. L'aléa d'intrusion saline qui en résulte est d'autant plus fort que l'exploitation du forage se prolonge ou que la recharge hivernale précédente a été faible. La surveillance en continu mené en parallèle sur le forage du Val Auger et sur un site situé en bordure littorale, pourrait permettre de mieux décrire ce phénomène et de définir des seuils d'alerte pour l'exploitation. L'eau de la nappe alluviale est affectée d'une pollution par des molécules de la famille des triazines et de leurs métabolites. Les campagnes de prélèvement d'eau montrent que cette pollution est essentiellement apportée par les eaux de la Baillaury. Elle serait donc liée aux traitements par épandage d'herbicides qui sont effectués dans les vignes présentes sur les coteaux. Ainsi, si des mesures de lutte contre cette pollution sont mises en oeuvre, elles devront s'appliquer sur l'ensemble des exploitations présentes sur le bassin versant (en incluant celles situées sur les alluvions).