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Les anomalies en sélénium dans les eaux des captages d'Ile-de-France (Essonne, Seine-et-Marne).

Les anomalies en sélénium dans les eaux des captages d'Ile-de-France (Essonne, Seine-et-Marne).

L'occurrence dans les eaux souterraines de sélénium à des concentrations dépassant la norme actuelle en vigueur soit 10 ug/l, est un problème qui se pose maintenant dans plusieurs régions de France. En particulier en Ile-de-France, les DDASS des départements de Seine-et-Marne, et de l'Essonne, sont confrontées à ce problème. Plusieurs causes possibles de présence de sélénium dans les eaux souterraines peuvent être envisagées : une origine industrielle, l'épandage de boues de stations d'épuration, une origine agricole par l'utilisation d'engrais séléniés, une origine naturelle. Le BRGM, dans le cadre de ses actions de Service Public, a réalisé en 1997-1998 une étude sur l'éventualité d'une origine naturelle. L'étude de l'occurrence des teneurs élevées dans les forages des départements de l'Essonne et de la Seine-et-Marne permet d'attribuer une origine naturelle au sélénium. Les terrains géologiques dans lesquels se rencontre le sélénium (souvent associé à l'uranium) sont bien particuliers. Il s'agit de grès ou conglomérats à restes de plantes, correspondant à d'anciens dépôts fluviatiles ; les débris ligniteux ou les troncs d'arbres silicifiés, y sont fréquents. Le sélénium se trouve alors dans ces terrains sous forme de séléniure FeSe2 (ferroselite, homologue de la pyrite, FeS2 ) et de sélénium natif. L'Eocène inférieur du bassin de Paris (Yprésien) présente ce type de contexte. Les eaux des forages qui recoupent cette série présentent des teneurs élevées en sélénium, même si le niveau lui-même n'est pas capté. La comparaison des teneurs en sélénium et en éléments caractéristiques d'un apport anthropique montre une absence de corrélation. Les hypothèses sont en faveur d'une origine "profonde" du sélénium, en l'occurrence associé à la présence du niveau Yprésien, plutôt que d'une origine anthropique. La majorité des points d'eaux présentant un problème de sélénium se trouve dans une large bande orientée NE-SW, laquelle est délimitée, à l'est, par la région d'affleurement de la craie, à l'ouest, par l'isohypse de -40 m NGF pour le toit de la craie. Ces points d'eau sont tous situés dans l'aire de répartition du Cuisien à faciès fluviatile. Le fait de retrouver du sélénium dans différents aquifères de l'Eocène, voire même de l'Oligocène ou des alluvions implique, sur le plan hydrodynamique, une circulation des eaux de l'Yprésien per ascensum à travers les aquifères sus-jacents de l'Eocène. Ce phénomène est tout à fait plausible, en l'absence d'écrans imperméables entre les différents aquifères, par différence de charge. Le mécanisme le plus vraisemblable de mise en solution du sélénium est l'oxydation des sulfures, en particulier à l'interface de la nappe avec la zone non-saturée.

Informations supplémentaires
Type: 
Ressource complémentaire
Créateur: 
VERNOUX.J.F.
CHERY.L.
BARBIER.J.
MINISTERE DE L'ECONOMIE DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE
Editeur: 
BRGM (document)
BRGM (métadonnées)
Date de création: 
01/01/1998
Couverture: 
DPT91
DPT77
REG11
ISO31661ALPHA2FR
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